Le mal de dos est si fréquent qu’il est qualifié de « mal du siècle ». Le plus souvent, la douleur disparaît spontanément en quelques jours ou quelques semaines. Mais, chez une minorité de personnes, elle persistera et évoluera vers la chronicité. Cette installation de la douleur est liée à des fausses croyances et des craintes infondées. Alors que le mouvement est le meilleur traitement, environ 45 % des Français estiment qu’il faut du repos. Bouger peut paraître paradoxal pour les personnes bloquées par un mal de dos. Et pourtant, la littérature scientifique l’affirme : l’alitement prolongé et l’inactivité ne feront qu’aggraver les douleurs. Il faut se remettre en mouvement le plus vite possible et progressivement.
Deuxième motif de consultation chez le médecin généraliste, le mal de dos est l’un des troubles les plus fréquents. Derrière ce terme se cachent en réalité plusieurs maux. En effet, la douleur peut toucher la nuque ou le haut du dos mais, généralement, ce sont les vertèbres lombaires qui font souffrir (lombalgie). L’intensité des douleurs diffère selon les individus et n’est pas synonyme de gravité. D’ailleurs, dans la très grande majorité des cas, la lombalgie n’est pas le signe d’une maladie grave sous-jacente. On parle alors de lombalgie commune. Neuf fois sur dix, elle disparaît spontanément en moins de 4 à 6 semaines. Mais, pour environ un tiers des personnes, le mal de dos récidivera. Chez une personne sur dix, la douleur persistera au-delà de 3 mois et deviendra chronique.
Un mal encore difficile à cerner
Les causes exactes des douleurs lombaires ne sont pas totalement élucidées, et de nombreuses hypothèses ont été défaites ces dernières années. L’apparition d’une lombalgie commune aiguë est volontiers mise en relation avec un mouvement ou un effort inhabituel, ou encore le port d’une charge un peu lourde. En réalité, la plupart des épisodes surviennent sans élément déclenchant ou lors d’un mouvement déjà fait des milliers de fois sans jamais poser de problème. La fragilité du dos est aussi généralement mise en avant. Nerfs coincés, vertèbres déplacées, disques vertébraux usés, etc. Toutes ces explications souvent évoquées par les patients, et des professionnels de santé, sont des idées fausses. « La colonne vertébrale est l’une des parties les plus solides de notre corps. Elle ne s’abîme pas parce qu’on la sollicite, explique le Dr Florian Bailly, rhumatologue et médecin de la douleur à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Il n’est pas possible aujourd’hui de définir une cause unique aux douleurs lombaires. Elles résultent de nombreux facteurs imbriqués que nous ne connaissons pas précisément. » Parmi les facteurs connus, on peut par exemple citer les contractures musculaires, la hernie discale ou encore l’épuisement professionnel.